Érudition et érudits : leur histoire en Lorraine

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Soutenu conjointement par la MSH-Lorraine, le Pôle TELL et le CPER-Ariane, ERUDHILOR engage jusqu’en 2021 une relecture de ce que nous appelons « érudition ». Le projet, initié au sein du CRULH, où l’histoire est depuis longtemps vécue comme un espace de rencontre pour les disciplines partenaires (archéologie, histoire de l’art, musicologie), a été rejoint par une trentaine de chercheurs rattachés à sept laboratoires (LIS, Archives Poincaré, IDEA, HISCANT-MA, 2LPN, Institut François Gény) des quatre pôles scientifiques de l’UL. L’enquête portera sur les matériaux, les méthodes, les enjeux de l’érudition en Lorraine (conçue non comme un espace clos mais ouvert et placé au cœur de l’Europe), depuis la fin du Moyen Âge jusqu’au milieu du XXe siècle ; il s’agira de revisiter les grandes figures d’érudits, de mettre en lumière les travaux de personnages plus modestes ; de considérer l’insertion des uns et des autres dans la société comme la manière dont ils en rejoignent les préoccupations ; il s’agira d’observer tous les champs du savoir et de la curiosité ; de saisir les réseaux et les supports qui sous-tendent la circulation et la diffusion des connaissances.
Le principal livrable sera un dictionnaire de l’érudition et des érudits en Lorraine, préparé dans le cadre d’un séminaire régulier. Le projet sera animé par un comité de pilotage.
Cinq thématiques structurent l’argumentaire : Approche prosopographique, sociologie, notabilité, avec une attention particulière au recrutement des sociétés savantes qui, depuis la fin du XVIIIe siècle, constituent le cadre de prédilection des travaux érudits ; Voyages, correspondances et réseaux, car dès le XVIe siècle, pour consulter la documentation et collecter l’information, érudits et antiquaires pratiquent le voyage et le séjour d’étude, souvent prolongés ou préparés par des correspondances du plus haut intérêt pour saisir les ressorts du travail ; quel que soit le domaine de curiosité et de savoir abordé, quel que soit le mode d’expression (artistique, littéraire, musicologique, « scientifique » …), la restitution érudite ne saurait se passer des Écritures ; ces écritures érudites furent volontiers engagées (au service du prince ou de Dieu) et identitaire. Prenant pour objet l’histoire de la Lorraine, elles se teintèrent par moment d’un régionalisme, qui oscilla entre une approche folklorique (ethnologique) et une dimension plus politique (le Lotharingisme). Une dernière thématique (De l’érudition à la culture, de l’entre soi à la valorisation publique) fera une large place à l’approche antiquariste et érudite de la culture matérielle, à sa valorisation patrimoniale depuis le XVIIIe siècle, dans la perspective de préparer, en partenariat avec les institutions de conservation (dépôts d’archives, bibliothèques, musées) et les lieux anciens de production du savoir (abbayes, palais princiers, etc.), sa restitution au public d’aujourd’hui et de demain.