Tabouillot, Nicolas (1734-1799)

Contenu

Identité

Nom de l'érudit

Tabouillot

Prénom(s)

Nicolas

Chercheur responsable de la fiche de l'érudit

Jeanne-Marie Demarolle

Genre

Homme

Date de naissance

1734-01-24

Lieu de naissance

Date de décès

1799-05-23

Identité du père

Hubert Tabouillot

Nom du père

Tabouillot

Prénom(s) du père

Hubert

Profession du père de l'érudit

Identité de la mère

Marguerite Guillemin, deuxième épouse d’Hubert Tabouillot

Nom de la mère

Guillemin

Prénom(s) de la mère

Marguerite

Connexions familiales

Frère : Maurice Tabouillot, décédé en 1803, directeur des fourrages à Metz
Frère : Claude, établi à Verdun
Sœur : Marie-Anne Tabouillot, mariée à Adrien Guiot

Autres liens de parenté de l'érudit

Nièce : Marguerite, qui épousa en 1773 à Marville Nicolas Ledoux, garde d’artillerie à la Citadelle de Metz.
C’est à son foyer que dom Tabouillot vécut après la suppression des congrégations.
Le couple eut cinq enfants dont :
_ Marie-Victoire (1775-….), épouse de François-Nicolas Bégin, juge à Briey et mère du polygraphe Émile Bégin
_ Françoise (1785…), épouse de Jacques-Philibert Dommanget (1786-1877) avocat.
Bégin et Dommanget ont tous les deux écrit sur leur grand-oncle.

Religion de l'érudit

Catholique

Études de l'érudit

Philosophie
Théologie
Professeur : Dom Jean François

Carrière et activités professionnelles de l'érudit : fonctions civiles

Carrière et activités professionnelles de l'érudit : fonctions ecclésiastiques

Ex-libris de l'érudit

Une étiquette oblongue appliquée sur le manuscrit 890 conservé à la Bibliothèque de Metz porte quatre lignes : Ex manuscriptis/D. NICOLAI TABOUILLOT/Monachi Benedictini Congregationis / S.S. Vitoni et Hidolphi ex libris

Description rapide de la ou des collections de l'érudit

Dom Tabouillot avait reçu en cadeau de dom François « un médaillier d’antiques que l’on estime 150 louis d’or ».

Société savante

Société royale des sciences et arts de Metz
Société des Philathènes
Société littéraire Germano-bénédictine

Publiant dans le cadre de la ou des sociétés savantes

Publiant

Responsabilités de l'érudit dans la ou les sociétés savantes

Membre de la Société royale des sciences et arts de Metz (1757)
Membre de la Société des Philathènes (1758)
Membre de la Société littéraire Germano-bénédictine (1759)

Présence de l'érudit dans la BDD France savante (CTHS)

Production scientifique de l'érudit : imprimés

Histoire de Metz en 6 volumes, 1769-1790 réimpression anastatique aux Éditions du Palais royal en 1974 en sept volumes, le t. VII étant réservé aux Annales de Baltus. Dom Tabouillot a rédigé le tome I et tous les volumes de Preuves.

Annales de Metz, depuis l’an 1724 inclusivement, par feu M. Baltus, notaire, ancien conseiller-échevin de l’Hôtel de ville pour servir de supplément aux Preuves de l’Histoire de Metz, Metz, Lamort, 1789. Ces Annales vont de 1724 à 1759 et ont été rééditées par l’abbé Paulus en 1904.

Production scientifique de l'érudit : manuscrits

Bibliothèque municipale de Metz :
Une grande partie des manuscrits (899-902 ; 907-908) de l’Histoire de Metz qui y étaient conservés a malheureusement disparu dans l’incendie du fort Saint-Quentin en 1944. Ceux qui subsistent sont en général plus détaillés que les volumes imprimés correspondants :
_ ms. 874, copie par dom Robert, collaborateur de dom Tabouillot, du manuscrit des Annales de Baltus (ms. 873 disparu)
_ ms. 884, premier jet du tome I terminé par dom Tabouillot en 1767, très complet avec des dessins originaux parfois différents de ceux du volume imprimé en 1769.
_ ms. 887, mention de la main de l’auteur : « Histoire de la ville de Metz. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée par dom Nicolas Tabouillot, religieux bénédictin de la Congrégation de Saint-Vanne, tome II. À Metz, 1780 ». (couvre les années 1180-1268 de la nouvelle édition de l’Histoire de Metz préparée par dom Tabouillot).
_ ms. 890, ne correspond qu’en partie au tome IV imprimé à Nancy en 1781.
_ ms. 891, ne correspond qu’en partie au tome VI imprimé à Metz en 1790.
_ ms. 1460, un manuel de géographie pour les élèves du collège de Metz (dans la bibliothèque de l’abbaye Saint-Symphorien).

Dans le fonds des archives de l’Académie de Metz, un manuscrit concernant les faits survenus entre 1688 et 1733.

Correspondance de l'érudit

Communication [en tout six lectures, jusqu'au 12 février 1759] sur l'histoire de Metz (JOUFFROY Christian, La société des sciences et des arts, Metz, avril 1757, 2007, p. 109 / p.25)

Lieux de conservation des archives sur l'érudit

Archives municipales de Metz :
2 D 20, 25, 26 : À propos de la mévente des volumes de l’Histoire de Metz, en 1795 et 1796 : (250 exemplaires des tomes V et VI des Preuves furent même utilisés pour fabriquer des cartouches).

Bibliothèque nationale
Nouvelles acquisitions françaises : 22 317 et 22 318 (collection Bégin), Notes biographiques sur des bénédictins et sur les religieux de Saint-Vanne membres de la Société royale de Metz et 22 673, 22 674, 22690 ; 22 699 (collection Emmery).

 

Archives de la Moselle :
H 196, janvier 1776 : dom Tabouillot est autorisé par la Congrégation à contracter un emprunt pour rembourser les créanciers de l’Histoire de Metz.

 

Bibliographie concernant l'érudit

BARBÉ Jean-Julien, À travers le vieux Metz. Les maisons historiques, Metz, Imprimerie lorraine, 1913, p. 385.

BÉGIN Émile-Auguste, Histoire des sciences, des lettres, des arts et de la civilisation dans le pays messin depuis les Gaulois jusqu’à nos jours, Metz, 1829, p. XII.

BENOÎT Arthur, Les bibliophiles, les collectionneurs et les bibliothèques des monastères des Trois Évêchés, 1552-1790, Nancy, R. Wiener/Bruxelles, Dupriez, 1884.

DEMAROLLE Jeanne-Marie, "Nicolas Tabouillot (1734-1799)", dans : BLANCHARD Jean-Christophe, GUYOT-BACHY Isabelle (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz, Éditions des Paraiges, 2022, p.305-306.

DOMMANGET Jacques-Philibert, « Dom Tabouillot », Mémoires de la société d’archéologie et d’histoire de la Moselle, X, 1868, p.111-128.

EICH Jean, Histoire religieuse du département de la Moselle pendant la Révolution, Metz, Le Lorrain, 4 vol., t. I, 1964, Des débuts à l’établissement de l’Église constitutionnelle, p. 33.

FLEUR Élie, Table générale des Mémoires de l’Académie de Metz (1819-1903), Metz, 1908, p. 22-34.

GODEFROY Jean, Bibliothèque des bénédictins de la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe, Paris-Ligugé, 1925, p. 83-86.

GROSSMANN Roland, L'Académie nationale de Metz, Hier, aujourd'hui, demain, tapuscrit, Metz, février 2006.

JOUFFROY Christian, La société des sciences et des arts, Metz, avril 1757, 2007, p. 87-117 / 31 p.

LEBRETON Jean-Christophe, La société royale des sciences et des arts de Metz (1757-1793), étude de « sociologie culturelle », mémoire de DES sous la dir. d’Alphonse Dupront, Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Paris, 1967, 256-XI p. (exemplaire dactylographié à l’Académie de Metz, cote C 1875).

LE MOIGNE François-Yves (dir.), Histoire de Metz, Toulouse, Privat, 1986, p. 302.

LESPRAND Paul, Le clergé de la Moselle pendant la Révolution, t. I, Les débuts de la Révolution et la suppression des ordres religieux, Montigny-lès-Metz, 1934, p. 67, 127-128.

MENDEL Pierre, « L'Académie nationale de Metz, passé et présent », Mémoires de l’Académie nationale de Metz, 1989, p. 45-50.

MICHAUX Gérard, La Congrégation bénédictine de Saint-Vanne et de Saint-Hydulphe en Lorraine de la Commission des réguliers (1766) à la suppression des ordres religieux (1766-1790), Thèse de IIIe cycle sous la direction de R. Taveneaux, Nancy 2, Lille, A.N.R. T. 1979, 2 vol., 703 p. (voir Index p. 694 pour les différentes références concernant dom Tabouillot).

MICHAUX Gérard, « La vie intellectuelle dans les abbayes bénédictines de Metz », Mémoires de l’Académie nationale de Metz, 1984, p. 97-114.

MICHAUX Gérard, « Un projet de création d’une académie européenne au XVIIIe siècle », Mémoires de l’Académie nationale de Metz, 1995, p. 9-20.

MICHAUX Gérard, « La congrégation bénédictine de Saint-Vanne et l’enseignement au XVIIIe siècle », Le Pays lorrain, 101, septembre 2020, p. 245-254.

TEISSIER Guillaume-Ferdinand, Essai philologique sur les commencements de la typographie à Metz et sur les imprimeurs de cette ville, Metz, Dosquet/Paris, Tilliard, 1828, 293 p.

Webographie concernant l'érudit

Commentaires libres sur l'érudit

En 1781, dom Tabouillot avait été chargé de l’inventaire des titres et papiers de l’évêché par l’évêque Monseigneur de Montmorency-Laval (Benoît p. 116).
Au premier jour de l’enquête menée par les officiers municipaux pour connaître le choix des religieux atteints par la suppression des ordres, il avait déclaré le 11 mai 1790 qu’il attendait les décisions de l’Assemblée nationale pour se prononcer. Cependant, le 26 juin 1790, il annonce son intention d’ « abdiquer le cloître » et de fixer son domicile chez son neveu Le Doux, garde du parc d’artillerie à l’île Chambière. Il invoque à juste titre ses infirmités : en 1786, il avait été atteint d’hémiplégie du côté gauche et avait été obligé de renoncer à enseigner et à prêcher. Une cure à Bourbonne-les-Bains avait un peu amélioré son état. La municipalité l’autorisa à emporter les meubles de sa cellule et sa petite bibliothèque et lui versa le premier quart de sa pension. Il fut frappé d’une nouvelle attaque et demanda une augmentation de sa pension en décembre 1790. Un certificat de civisme lui fut délivré en 1793 et il mourut chez son neveu le 23 mai 1799 (4 prairial an VII).

Biographie

Dom Nicolas Tabouillot (1734-1799) est né à Marville où son père, marchand tanneur anobli, est maire.
Il prononce ses vœux le 29 décembre 1750 à l’abbaye d’Hautvillers où il a fait ses humanités et son noviciat et où dom Jean François lui a enseigné la philosophie et la théologie.

À partir de 1757 sa vie monastique se déroule dans les abbayes bénédictines de Metz, à Saint-Arnould, Saint-Symphorien et Saint-Clément. En 1772, il est prieur de Saint-Symphorien puis prieur de Saint-Arnould et, en 1787, prieur du collège de Metz. Dans cette ville, dom Tabouillot participe aux travaux des sociétés savantes et déploie, à partir de 1757, une intense activité intellectuelle.
En tant que représentant de l’abbaye Saint-Clément, il est reçu membre titulaire à la Société royale des sciences et des arts de Metz en 1757 à l’âge de 23 ans. Il entre également à la Société des Philathènes, fondée par l’avocat au parlement Emmery, dont les idées apparaissent plus avancées que celles des membres de la Société royale.

À partir de 1760, Dom Tabouillot se lance dans la préparation de l’Histoire de Metz au côté de dom François. Les relations entre les deux auteurs sont particulièrement difficiles en 1765.  La disgrâce de dom François dix ans plus tard fait retomber tout le poids de l’entreprise sur dom Tabouillot qui est alors soutenu par dom Robert, sous-prieur de Saint-Arnould, Emmery et par Dupré de Geneste, secrétaire perpétuel de la Société royale.

Dom Tabouillot a rédigé la plus grande partie de la monumentale Histoire de Metz. On lui doit le tome I et tous les volumes de Preuves où les documents vont du VIIe siècle à 1545. Il a en outre édité les Annales de Baltus et des ouvrages pédagogiques : une Grammaire abrégée, un manuel de géographie. Il désirait écrire une histoire de Marville mais ce projet ne voit pas le jour. À l'instar de dom François, il a été habité par une curiosité encyclopédique et par la volonté d’écrire une histoire savante, fondée sur des sources passées au filtre d’une érudition critique. Il témoigne, au siècle des Lumières, du dynamisme des travaux historiques entrepris par les bénédictins de Metz, fidèles aux enseignements des mauristes.

Dom Nicolas Tabouillot s'éteint dans sa famille à Metz en 1799, la suppression des ordres religieux l’ayant obligé à renoncer à la vie conventuelle. 

Collections