Attel de Luttange, Jean-François-Didier d' (1787-1858)

Contenu

Identité

Nom de l'érudit

d'Attel de Luttange

Prénom(s)

Jean-François Didier

Chercheur responsable de la fiche de l'érudit

Jean-Christophe Blanchard

Genre

Homme

Nationalité

Française

Date de naissance

1787-06-03

Lieu de naissance

Date de décès

1858-12-06

Informations relatives à la santé

Ulcère à la lèvre supérieure (en six ans a atteint la taille de 23 mm)
Lésions dermatologiques (utilisation d'iodure de potassium pour soigner un certain type de lésions dermatologiques)
La syphilis à plusieurs reprises

Lieu de décès

Lieux de résidence

Identité du père

Louis-Alexandre d'Attel de Luttange-Weinsberg

Nom du père

d'Attel de Luttange-Weinsberg

Prénom(s) du père

Louis-Alexandre

Profession du père de l'érudit

Identité de la mère

Christine d'Aubermesnil, baronne d'Attel

Nom de la mère

d'Aubermesnil

Prénom(s) de la mère

Christine Suzanne

Connexions familiales

Elizabeth (1789-09-13/?)
Marie Angélique (1791-10-30/1791-11-09)

Autres liens de parenté de l'érudit

Filleul de son oncle paternel, le baron Jean-Pierre d'Attel (ancien capitaine aide-major au régiment de Piémont)
Grand-mère maternelle, Suzanne d'Arbon, épouse de Jacques-Nicolas Le Moyne d'Aubermesnil (major de la citadelle de Verdun).

Statut social de l'érudit

Issu de la noblesse d'épée
Baron

Religion de l'érudit

Catholique

Franc-maçon

Lieu d'études

Verdun
Nancy
Metz

Carrière et activités professionnelles de l'érudit : fonctions militaires

Distinctions et décorations de l'érudit

Décoré du Lys (1815-01-05)

Informations sur la bibliothèque

3 000 œuvres composent sa bibliothèque dont des documents maçonniques :
_ deux ouvrages manuscrits datés de 1834 pour les grades de Chevalier Rose-Croix
_ vingt rituels destinés aux officiers d'un chapitre maçonnique ; des incunables (livres imprimés entre 1450 et 1501)
_ des éditions des Elzeviers
_ des ouvrages à gravures du XVIIIe siècle
_ la "Corinne" de Mme Staël
_ "Les fables érotiques" de Jean de La Fontaine
_ les Odes d'Anacréon (traduction du grec, dans toutes les langues dont en "vers languedociens")
_ "Essai sur la véritable prononciation du grec"
_ "Dictionnaire de numismatique et des monnaies fausses"
_ deux volumes in-folio et un volume in-quarto
_ Traité de prononciation de la langue grecque et quelques légendes
_ deux ou trois opéras
_ un recueil de romances
_ six volumes in-quarto de la nouvelle diplomatie des Bénédictins
_ papiers de Paul Ferry.

BARBIER Gaëtan, Jean-François-Didier d'Attel de Luttange et le catalogue de sa bibliothèque ; un bibliophile lorrain au XIXème siècle, sous la direction de Dominique VARRY, t.I, mémoire de M1 à l'université de Lyon, juin 2017.

Description rapide de la ou des collections de l'érudit

Médailliers ; "médailles en bronze argent et or, pierres gravées" ; objets d'antiquités ; tableaux à l'huile (exemple : Suzanne au bain ; le portrait de l'évêque de Triest, que l'on dit Van Dick) ; trois petits cadres sur bois et sur cuivre : un Christ, une adoration des Rois et une adoration des Bergers ; gravures encadrées ; gravures en portefeuille ; généalogie manuscrite de la famille d'Attel de Luttange rédigée par le père de Jean-François Didier, un volume in-folio relié et blasons coloriés ; deux figurines en bronze : Bacchus et Antinoüs ; quatre statuettes en biscuit-porcelaine : François Ier et sa maîtresse, Charles VII et Agnès Sorel ; deux vases en porcelaine, l'un signé Laroche, l'autre provient de l'Impératrice Joséphine ; colonne Trajane posée sur une console couverte en marbre bleu turquoise ; deux statuettes en bronze : Apollon et Psyché ; une pendule (provient d'un des châteaux impériaux de Napoléon Ier) représentant Napoléon Ier sous le costume d'un Empereur romain dans le char de la victoire et protégé par L'Egyde de Minerve ; monnaies des première et deuxième République, de la Restauration, du début du règne de Napoléon III ; lot de pièces d'or et d'argent ; effigies des rois de France et des Grands Hommes ; camées (décorés par Annibale Carrachi et ses élèves entre 1597 et 1604) ; glyptique ; intailles (114 au total) représentant des sujets mythologiques ou des portraits de personnages plus contemporains ; des peintures : Christ en croix, Adorations des bergers, Saint Pierre présentant à la Vierge les cinq nouveaux saints du pontificat de Clément X (copie fidèle d'après Carlo Maratta), Adoration des rois mages (attribuée à Antonio Balestra).

Lieux de conservation de la collection

Bibliothèque de la ville de Verdun
Musée de la Princerie de Verdun ( objets d'art)

Champs disciplinaires principaux de l'érudit

Histoire
Héraldique
Généalogie

Société savante

Société Nationale des Antiquaires de France
Société d'encouragement des Arts Unis (fondée en 1841)

Responsabilités de l'érudit dans la ou les sociétés savantes

Membre résidant de la Société Nationale des Antiquaires de France (1829-03-09).

Présence de l'érudit dans la BDD France savante (CTHS)

Production scientifique de l'érudit : imprimés

Armoiries de l'érudit

Armes de la famille d'Attel de Luttange : "D'azur à trois nouvelles d'argent, couvertes de toits pointus, maçonnées de gueule".

Portraits de l'érudit

Autres informations

Précisions sur les lieux d'habitations :
36, rue de Seine, Paris, 4e arrondissement (Paris)
rue Saint-Pierre, Verdun
10 et 17, rue des Clercs, Metz
4, rue des Parmentiers, Metz (Moselle)

Bibliographie concernant l'érudit

BARBIER Gaëtan, Jean-François d'Attel de Luttange et le catalogue de sa bibliothèque, un bibliophile lorrain du XIXème siècle, Mémoire de Master 1, Sciences humaines et sociales, mention histoire civilisations patrimoine, parcours cultures de l'écrit et de l'image, sous la direction de Dominique Varry, Lyon, Université de Lyon, t. 1, juin 2017, 129 p.

BLANCHARD Jean-Chistophe et GUYOT-BACHY Isabelle (dir.), Jean-François Didier d'Attel de Luttange (1787-1858), savant fou ou fou littéraire ?, Éd. Universités de Lorraine, 12 septembre 2017, 254 p.

BLANCHARD Jean-Christophe, "Jean-François Didier d'Attel (1787-1858)", dans : BLANCHARD Jean-Christophe, GUYOT-BACHY Isabelle (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz, Éditions des Paraiges, 2022, p.41-42.

 

Webographie concernant l'érudit

Commentaires libres sur l'érudit

La bibliothèque de Jean-François Didier d'Attel de Luttange se composait de 3 000 livres rares dont 5 000 titres imprimés et 22 000 pièces d'archives. En 1849-1850, ses héritiers ont décidé de démanteler la collection en cinq ventes publiques et quatre catalogues sont publiés. Parmi les acheteurs, nous pouvons citer : plusieurs membres de la famille de Clouët de Lorry et Clouet, Buvignier, Auguste Prost. Certaines pièces achetées vont être léguées à des bibliothèques publiques ou privées après le décès d'acquéreurs.
Jean-François Didier d'Attel de Luttange a eu un goût prononcé pour la période napoléonienne. En effet, la majorité des médailles répertoriées renvoient à des événements commémoratifs du premier Empire, entre les années 1796 pour les plus anciennes (campagne d'Italie et le passage de Pô, par exemple) et 1815 environ.
Dans le lot d'intailles, beaucoup d'entre elles sont de facture moderne (certainement entre le XVIIe et le XIXe siècle), à l'instar de celle signée du graveur et médailleur Romain-Vincent Jeuffroy (1749-1826). Il est possible que certaines intailles soient des copies de modèles antiques, du fait qu'il ait appartenu à la Société d'encouragement des Amis-unis, et pour laquelle il souscrivait en achetant sur catalogue des gravures et autres objets d'ornementation (des bronzes, des intailles et des médailles).
Il lègue des objets décoratifs, des mobiliers à forte valeur sentimentales, ses terres, son château et ses bijoux à sa mère, Christine Suzanne Le Moyne d'Aubermesnil : deux pendules avec candélabres, des vases en porcelaine peinte, son déjeuné(r) en porcelaine bleue et verte provenant de son oncle, ses assiettes en porcelaine, son armoire en glace, ses armoires, une table ronde de marbre bleu turquoise, une console dans le même matériau, un sofa ainsi que tous ses fauteuil velours cramoisi, l'harmonium, le piano, un coffre à cheminée garni en cuivre, les deux étagères et tous les meubles présents dans sa chambre, non donnés à la bibliothèque de Verdun. Parmi les bijoux légués à sa mère, on peut citer une bague rose, qu'il portait habituellement. Les tableaux et statuettes donnés à Verdun ont servi à décorer la bibliothèque. Aujourd'hui, il y a quelques manques dont son portrait qui est perdu.
Quatre peintures sont connues pour ayant appartenu à Jean-François Didier d'Attel de Luttange. Elles ont été transférées en 1933 de la bibliothèque au musée de la Princerie de Verdun. Elles témoignent de son intérêt pour la peinture religieuse flamande et romaine du XVIIe siècle.

Biographie

Jean-François Didier d'Attel de Luttange est issu de la noblesse d'épée. Il est né à Verdun dans une maison de la paroisse de Saint-Amand et est baptisé le jour de sa naissance. D'après les sources, il aurait eu deux sœurs, décédées en bas âge. La lignée d'Attel de Luttange s'arrête avec lui. Il ne s'est pas marié et n'a pas eu de descendance.
Il a été élève au collège de Verdun où il fait parler de lui négativement. En effet, sa mère reçoit une lettre du directeur datée du 27 janvier 1804. Il s'agit de l'un des rares documents scolaires que Jean-François Didier d'Attel de Luttange ait conservé dans ses archives. Malheureusement, le reste de ses études est mal connu. Après avoir été au collège de Verdun, il intègre le lycée Impérial à Nancy et semble avoir été marqué par le professeur Lamoureux. Suite à sa formation, il semble embrasser une carrière dans les armes. Jean-Julien Barbé parle ainsi de lui : "sortit de l'École d'application de Metz et devint lieutenant du Génie, mais renonce plus tard à l'état militaire pour cultiver les lettres et la musique". Il est élu membre résidant à la Société Nationale des Antiquaires de France le 09 mars 1829, grâce à son étude sur la numismatique et y publie en 1838 et 1844 deux ouvrages.

Jean-François Didier d'Attel de Luttange est qualifié de bibliophile. Il a une grande passion pour les livres anciens et achète tout au long de sa vie, si bien que sa bibliothèque est composée d'environ 3 000 ouvrages. Ces œuvres étaient disséminées entres ses logements de Metz, Verdun (il occupe une pièce au domicile de sa mère rue Saint-Pierre) et Paris. Le 25 mars 1854, dans son dernier testament, il mentionne ses livres ainsi que ses objets d'art. Il précise également qu'il lègue l'ensemble de sa collection, qu'elle soit à Verdun, Metz ou Paris, à la bibliothèque de Verdun. Sa mère et "Monsieur Clouet père ou Monsieur l'abbé Clouet" (extrait du testament de Jean-François Didier d'Attel de Luttange) ont été choisis pour être les exécuteurs testamentaires.

Jean-François Didier d'Attel de Luttange entretient par ailleurs une correspondance avec Carl-Friedrich Gauss à propos de questions mathématiques, essentiellement sur la géométrie plane (Méthode pour obtenir par la Géométrie plane, la trisection de l'angle et toutes les divisions impaires ainsi que la duplication du Cube, et la Quadrature du Cercle, Metz, 1841) ainsi que Terquem. Il envoie plusieurs ouvrages à l'Académie des sciences entre 1842 et 1850 qui restent sans réponse.

Concernant l'état de santé de Jean-François Didier d'Attel de Luttange, ses notes indiquent qu'il a eu un ulcère à la lèvre supérieure et qu'il a eu plusieurs fois la syphilis. Son médecin note et décrit des lésions dermatologiques sur tout le corps qu'il aurait développées pendant une quarantaine d'année. Il est probablement mort d'une infection.

Collections

Portrait de Jean-François Didier d'Attel de Luttange