Lavigne, Louis (1888-1950)

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Identité

Lavigne, Louis (1888-1950)

Nom de l'érudit

Lavigne

Prénom(s)

Camille Louis Célestin

Chercheur responsable de la fiche de l'érudit

Pierre Weiss

Genre

Homme

Nationalité

Française

Date de naissance

1888-05-18

Lieu de naissance

Date de décès

1950

Lieux de résidence

Identité du père

Louis Lavigne

Nom du père

Lavigne

Prénom(s) du père

Louis

Profession du père de l'érudit

Identité de la mère

Marie Hermance Hannequin

Nom de la mère

Hannequin

Prénom(s) de la mère

Marie Hermance

Connexions familiales

Seize frères et sœurs dont cinq morts en bas-âge

Études de l'érudit

École communale de Cumières
École normale de Commercy (1904)

Lieu d'études

Cumières-le-Mort-Homme
Commercy

Carrière et activités professionnelles de l'érudit : fonction principale

Carrière et activités professionnelles de l'érudit : fonctions civiles

Carrière et activités professionnelles de l'érudit : fonctions militaires

Société savante

Société philomathique de Verdun

Publiant dans le cadre de la ou des sociétés savantes

Publiant

Responsabilités de l'érudit dans la ou les sociétés savantes

Membre de la Société philomathique de Verdun (dès 1925)
Président de la Société philomathique de Verdun (1932, 1938, 1949)

Présence de l'érudit dans la BDD France savante (CTHS)

Production scientifique de l'érudit : imprimés

Sur le pouce (1929)

Le dictionnaire du patois de Cumières et du Verdunois (1939)

Bibliographie concernant l'érudit

MÉCHIN Colette, "Louis Lavigne et Cumières", Dossiers documentaires meusiens, 2008.

ROCHETTE Marc, "Louis Lavigne et la Société philomathique, BSHM, n°40-41, 2008-2009, p.151-157.

Webographie concernant l'érudit

Biographie

Louis Lavigne naît le 18 mai 1888 à Cumières – aujourd’hui Cumières-le Mort-Homme- dans la Meuse. Il est le fils de Louis Lavigne qui exerce la profession de boucher et de Marie Hermance Hannequin ; ses parents lui donnent les prénoms Camille Louis Célestin, Louis sera son prénom d’usage. Il est déjà la septième naissance du couple, mais en réalité le quatrième enfant vivant, trois filles, mortes en bas-âge l’ont précédé ; dix autres enfants suivront, dont deux décèderont également en bas-âge.
Louis Lavigne fréquente l’école communale de Cumières où il est bon élève. Encouragé par son instituteur M. Garré, il intègre l’école normale de Commercy en 1904 et devient instituteur en 1907. Son premier poste le conduit à Saint-Mihiel puis, après ses deux années de service militaire, de 1909 à 1911, il est nommé à Doncourt-aux-Templiers. Mobilisé le 2 août 1914, il vit l’essentiel des quatre années de guerre dans le secteur de Verdun comme artilleur. Profondément marqué, il n’en parlera pratiquement jamais, sauf sous forme d’allusions.
De retour comme instituteur à Doncourt-aux-Templiers, il rejoint l’école de Regret, non loin de Verdun et en 1927, il est nommé directeur de l’école de garçons de la Ville Haute de Verdun jusqu’en 1939 avant de terminer sa carrière en 1942 comme inspecteur primaire dans l’arrondissement de Montmédy.
Sa rencontre à Verdun avec des érudits locaux lui ouvre, le 4 novembre 1925, à 47 ans, les portes de la Société philomathique de Verdun, où il est présenté par le docteur Péquart et l’abbé Mouton. Louis Lavigne, issu d’un milieu modeste, va consacrer sa passion et son talent pour l’écriture à mettre en valeur, dans ses nombreuses publications, les gens humbles de sa campagne natale, leurs travaux, leurs modes de vie. Son sens de l’observation, sa capacité à écouter vont lui permettre de retranscrire avec fidélité et une grande humanité le quotidien de leur existence.
Car le village de Cumières où est né Louis Lavigne a disparu durant la Grande Guerre, il est « Mort pour la France » et Louis Lavigne veut que son village, ses habitants, ses traditions, ne tombent pas dans l’oubli.

C’est ainsi qu’en 1925, il fait une première lecture à la Société d’un manuscrit sur le patois de Cumières et publie Travaux d’autrefois : l’huile. Ce premier ouvrage illustré sera suivi des travaux sur le chanvre et la lessive. En 1927, il rédige un compte-rendu dithyrambique d’une excursion de la Philomathique à Bar-le-Duc et, en 1930, dans le cadre de la foire-exposition, une petite notice historique sur Verdun. Il publie, en parallèle, dans Le Pays lorrain, de nombreux écrits toujours sur les mêmes thèmes de la vie paysanne : « Jeux d’autrefois : la bille », « La balançoire », « la galine », « le bouc »…

En 1929, il rédige Sur le pouce, un recueil de petites histoires meusiennes en patois de Cumières avec traduction en français, dont il lira des extraits en séance de la Société philomathique, tout en poursuivant ses publications sur le thème de la vie paysanne dans Le Pays lorrain.

Son érudition s’étend aux domaines de l’horticulture : il publie ainsi plusieurs articles dans le Bulletin de la Société d’Horticulture, de Viticulture et de Sylviculture de la Meuse.
C’est donc un personnage original, du moins par les thèmes qu’il développe, qui, très apprécié de ses pairs, est élu président de la Société philomathique en 1932. Lui-même, d’ailleurs, la décrit comme « une petite académie provinciale où on se serre les coudes, où règne une atmosphère d’intimité familiale et où les tournures les plus simples sont les plus goûtées parce qu’elles sont dictées par une sincérité toute meusienne ».

La liste des publications de Louis Lavigne jusqu’à sa mort est considérable : il écrit dans les Mémoires de la Société philomathique, dans différents bulletins de sociétés savantes, dans La Voix de Notre Dame, La Meuse agricole, Le Meusien où il signe sous le pseudonyme de Cadet-Cadet des articles en patois.
Car le patois, le patois de Cumières, Louis Lavigne veut le préserver et c’est ainsi qu’il va « élever à la mémoire de (son) village natal disparu un monument original et conserver pour les savants futurs les matériaux d’un langage local jusqu’ici inexploré ».

Le dictionnaire du patois de Cumières et du Verdunois lui demande quinze années de recherches, d’échanges avec d’anciens habitants de Cumières dispersés et sa mère avec laquelle il ne parle qu’en patois. C’est son œuvre majeure qui sera publiée en 1939.
Entre-temps, signe de la reconnaissance de ses pairs, il aura été réélu président de la Société philomathique en 1938 et en 1949.

C’est d’ailleurs lors de son 3e mandat de président qu’il décédera en 1950.