Maxe-Werly, Léon (1831-1901)

Contenu

Identité

Nom de l'érudit

Maxe-Werly

Prénom(s)

François Charles Léon

Chercheur responsable de la fiche de l'érudit

Laurent Jalabert

Genre

Homme

Nationalité

Française

Date de naissance

1831-11-04

Lieu de naissance

Date de décès

1901-10-17

Lieu de décès

Lieux de résidence

Identité du père

Charles Maxe

Nom du père

Maxe

Prénom(s) du père

Charles

Autres liens de parenté de l'érudit

Grand-père maternel : Jean Werly, industriel originaire de Bâle, concepteur du corset sans couture

Études de l'érudit

Études au collège de Bar-le-Duc

Lieu d'études

Bar-le-Duc

Carrière et activités professionnelles de l'érudit : fonction principale

Distinctions et décorations de l'érudit

Bibliothèque de l'érudit

Oui

Informations sur la bibliothèque

L’ensemble de la bibliothèque de Léon Maxe-Werly (près de 4000 volumes), ainsi que les manuscrits, gravures, cartes (67 de la Meuse et 117 de la Lorraine) et plans liés à l’histoire du Barrois, 60 cartons de brochures sur l’archéologie et à la numismatique, ont été cédés en 1904 par sa veuve à la bibliothèque publique de Bar-le-Duc, alors située dans la mairie.

Collection laissée par l'érudit ?

Oui

Description rapide de la ou des collections de l'érudit

Collections de sceaux, de médailles religieuses (plus de 2300) et de monnaies (environ 350). Celles qui concernent le Barrois ont été cédées au Musée Barrois, les autres ont été léguées à la BnF, de même qu’une collection de 6000 poids monétaires.

Lieux de conservation de la collection

Bar-le-Duc
Paris

Champs disciplinaires principaux de l'érudit

Histoire
Archéologie
Numismatique

Société savante

Comité des travaux historiques et scientifiques
Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France
Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc
Commission topographique des Gaules
Société nationale de antiquaires de France
Société française de numismatique
Société royale de numismatique de Belgique

Publiant dans le cadre de la ou des sociétés savantes

Publiant

Responsabilités de l'érudit dans la ou les sociétés savantes

Membre non résidant du CTHS (1885-1899)
Membre de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France (1874-1901)
Membre correspondant (1875-1883) puis membre titulaire (dès 1883) de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc
Vice-président de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc (1883)
Président de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc (1896)
Membre de la Commission topographique des Gaules
Associé correspondant national de la Société nationale des antiquaires de France
Membre de la Société française de numismatique
Associé étranger (1874-1887) puis membre d'honneur (dès 1887) de la Société royale de numismatique de Belgique

Prix et distinctions académiques de l'érudit

Prix d'honneur de l’Exposition géographique de Bar (1883)
Palmes académiques

Présence de l'érudit dans la BDD France savante (CTHS)

Production scientifique de l'érudit : imprimés

Bibliographie concernant l'érudit

BARTHÉLÉMY A. de, « Léon de Maxe-Werly (1831-1901). Biographie et bibliographie numismatique », Gazette de numismatique française, VI, 1902, p. 1-8.

Webographie concernant l'érudit

Biographie

Léon Maxe-Werly (né le 4 novembre 1831) appartient à ces figures importantes de l’érudition du XIXe siècle tout en n’étant pas issu d’un milieu dédié au savoir. Petit-fils de Jean Werly, un industriel né à Bâle et concepteur du corset sans couture, et fils de Charles Maxe, il travaille lui-même à l’entreprise familiale dont il contribue au développement, notamment en s’établissant à Paris en 1859. C’est aussi là une étape importante dans son parcours d’érudit. Il n’a pas fait d’études particulières au-delà du collège de Bar-le-Duc et il se consacre à son activité industrielle, tout en profitant de Paris, de ses archives et bibliothèques pour développer ses connaissances en archéologie et en histoire. Il répond en cela au profil de bien des érudits où la construction personnelle du savoir est essentielle, fondée sur l’histoire locale. Pour Léon Maxe-Werly, il s’agit avant tout de l’histoire de Bar et du Barrois. Ayant cessé ses activités professionnelles, il peut se consacrer pleinement à sa passion. Barisien de cœur, il continue cependant de résider essentiellement à Paris où il a développé des relations dans le réseau savant et érudit, notamment de la numismatique.
Léon Maxe-Werly revient chaque année, à la belle saison, dans le Barrois pour se livrer à une réelle prospective de terrain. En 1877, il est le premier à entreprendre des fouilles sur le plateau du mont Châtel pour mettre à jour une partie des remparts de l’ancien oppidum gaulois de Boviolles, à proximité de l’actuel village de Naix-aux-Forges ; il étudie également les sites de Grand et de Châtelot. Lors de ses pérégrinations, il questionne les habitants, prend notes et croquis, ramasse pièces et objets divers qu’il ne manque pas de ranger scrupuleusement dans des casiers. Il est certes un amateur en archéologie, commettant à nos yeux des erreurs de méthode, de lecture – comme bien d’autres en son siècle – mais reste très méthodique car pour lui, toutes les pièces accumulées sont celles d’un immense puzzle qui servira notamment à son projet d’écriture d’une histoire du Barrois. En septembre 1883, dans le cadre de l’Exposition géographique de Bar, ses travaux occupent une salle entière : il expose 18 cartes anciennes, datant de 1607 à la fin du XVIIIe siècle, tout comme des cartes qu’il a lui-même réalisées au gré de ses recherches sur le terrain et les monnaies sur les voies romaines et ateliers monétaires du Barrois. Lors de cette exposition, il décroche l’un des deux prix d’honneur.

La numismatique est au cœur de ses recherches. Il publie dès 1860 dans la Revue numismatique sous la signature de Léon Maxe, puis en 1862 sous le patronyme de Maxe-Werly. Sa bibliographie numismatique compte 55 notes, ouvrages et articles. Il a publié dans la Revue française de numismatique, le Bulletin mensuel de numismatique, les Mémoires de la Société savante de France, l’Annuaire de la Société française de numismatique, le Bulletin monumental, les Mémoires de la Société d’archéologie de Lorraine et dans bien d’autres revues comme les Travaux de l’Académie de Reims ou l’Annuaire de la Meuse. Son activité éditoriale débute surtout en 1874 : presque chaque année, il publie un ou plusieurs textes. Il consacre ses recherches surtout à la Champagne et au duché de Bar à l’époque féodale, mais il publie aussi sur des monnaies lorraines, bretonnes et sur des monnaies celtiques du sud-ouest de la Gaule : des Cadurques ou des Pétrocores. Son ouvrage de référence est une Histoire numismatique du Barrois : monnaies des comtes et ducs de Bar (1895).

Ses travaux sont suffisamment reconnus pour faire autorité en matière de numismatique et d’épigraphie, tout comme pour obtenir une reconnaissance institutionnelle. Le Comité des travaux historiques et scientifiques le présente pour l’obtention des palmes académiques ; en 1897, il reçoit la Légion d’honneur lors du Congrès de la Sorbonne. C’est en quelque sorte la reconnaissance pour une carrière d’érudit au cours de laquelle il a été largement intégré dans les réseaux savants de son temps : membre non résidant du Comité des travaux historiques et scientifiques, membre de la Commission topographique des Gaules, associé correspondant national de la Société nationale des Antiquaires de France, membre de la Société française de numismatique, il est également membre associé étranger (23 novembre 1874), puis membre d’honneur (7 juillet 1887) de la Société royale de numismatique de Belgique. De même, il est correspondant du ministère de l’Instruction publique (1892). À côté de la numismatique, il publie des textes sur l’histoire du Barrois, comme sur le sculpteur et imagier Jean Crocq, le siège de Bar en 1579, des plans de Bar, ces questions de limites territoriales, les routes anciennes, des épitaphes, etc.

Localement, il participe à la vie de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc, dont il devient membre correspondant le 1er septembre 1875. Il publie d’ailleurs l’année suivante son premier texte dans les Mémoires de la Société des Lettres un texte sur les pagi qui constituaient le comté de Bar au Xe siècle. Il fait régulièrement parvenir au membres du Bureau de la Société ses travaux de numismatique et publie dans cette revue certaines de ses découvertes, comme sur des monnaies découvertes à Longeaux (1880). En juin 1883, il devient membre titulaire de la Société des Lettres, vice-président en décembre de la même année et président pour l’année 1896. Parisien, il représente notamment la Société des Lettres à la 23e réunion des sociétés savantes qui a lieu à la Sorbonne, du 7 au 10 avril 1885, chose qu’il réitère les années suivantes. Les liens avec le Musée Barrois, fondé en 1841, sont forts, avant même sa disparition et la cession d’une partie de ses collections. En 1885, il œuvre entre autres à faire attribuer au musée la stèle et des objets antiques découverts en 1884 sur le ban de Naix-aux-Forges lors des travaux de la voie ferrée. De même, il obtient pour la Société, en avril 1885, une subvention du ministère de l’Instruction publique dédiée à des fouilles sur le site de Nasium.

Léon Maxe-Werly s’éteint le 17 octobre 1901 à Paris.